Le deuxième mois de grossesse | On a testé pour toi
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Test vie pratique : Le 2ème mois de grossesse

Salut à toi l’Homo Sapiens et Sapiensette ! Envie de savoir ce qui se passe quand on fait pousser un bébé dans son ventre ? On se retrouve pour la suite de notre incroyable aventure « grossesse » et aujourd’hui on a testé pour toi le 2ème mois de grossesse !

Comme d’habitude, je vous renvoie au disclaimer du tout premier article : « Cette expérience est purement personnelle et ne décrit en rien une situation nominale. Chaque grossesse est unique et propre à chaque femme, cela dépend de sa forme, de son âge, de sa psychologie, de son entourage, de son patrimoine génétique, de celui du père, etc. Donc avant de paniquer ou de s’insurger, rappelle-toi que je décris ici uniquement un ressenti personnel. »

Petit résumé des épisodes précédents : si nous sommes passés par les étapes (assez logiquement) « La partie de plaisir » – soit le fait de tomber enceinte, « La découverte » – soit le 1er mois de grossesse, autant te dire que ce 2ème mois de grossesse pourrait s’appeler « La déchéance », ou « La grande dépression ».
Comment ça,  ça ne te donne pas envie ? Je ne comprends pas…Allez, reste avec moi, je t’explique tout.

Que se passe-t-il dans le 2ème mois de grossesse ?

La grande dépression, ou la gastro qui n’en finit pas.

Chapitre 1 – l’estomac

Petit rappel des faits, lors du 1er mois de grossesse, tout va bien. Je me sens « normale ». J’ai bon appétit et mes habitudes n’ont pas changé. Et puis un matin, entre la 3ème et la 4ème semaine de grossesse, en train d’engouffrer mon petit déjeuner (comme tous les matins, car j’ai toujours très faim le matin !), je repose ma tartine, écœurée. Je n’en ai plus très envie. Deux jours un peu « patraque », pendant lesquels je me dis que si ça reste comme ça, c’est gérable (ah ah ah, la nouvelle moi se fend la poire en repensant à cette mignonne petite pensée naïve). Et trois jours plus tard c’est le drame : je passe une journée entière complètement paralysée par la nausée. Vous savez, cet état nauséeux que vous avez déjà dû ressentir au moins une fois dans votre vie : celui où vous n’osez plus parler, vous pincez les lèvres, de peur que quoi que ce soit ne sorte ; vous êtes tout blanc et chaque mouvement vous donne l’impression que « ca y est, cette fois-ci, je vomis ».

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J’ai passé presque quinze jours comme ça. Le cœur au bord des lèvres en permanence, toute la journée. Je n’arrive plus à manger, je perds du poids, je n’arrive plus à me concentrer au travail. Parler en réunion est une horreur. Pendant les 40 minutes par trajet (matin et soir), j’envisage comment je peux m’arrêter le plus prudemment possible pour vomir en cas d’urgence (mais je ne vomi pas !)… L’horreur.
Et quand le soir, à 21h –car non, la fatigue n’est pas passée…, je me sens toujours aussi mal, que bouger est une épreuve, et que je dois aller me coucher avec la perspective de recommencer la même journée le lendemain…Le moral est au plus bas et les larmes ne sont pas loin.

Allez, allez ! On reste positive. Cela n’a duré « que » 15 jours. Ensuite, j’ai vomi. Et bien, qu’on se le dise, ça fait du bien. A partir de la 8ème semaine, j’ai donc vomi, tous les matins, une à deux fois, au réveil (quelle que soit l’heure du réveil), en posant le pied par terre. Et ceci a duré pendant 8 semaines. Soit 56 jours très exactement. Cinquante-six jours. Et crois-moi, chère Sapiensiette, cher Sapiens. C’est très, très, très… long.

Mais que se passe-t-il le reste de la journée ? Je suis sûre que tu meurs d’envie de le savoir. C’est là que la gastro-qui-n’en-finit-pas rentre en jeux. Ce n’est pas QUE le vomi tous les matins. C’est aussi de troubles alimentaires qui te font sérieusement douter de ta santé mentale. Ton odorat devient aussi développé que celui d’un chien de chasse ; tes aliments préférés ou habituels te filent la gerbe rien que de les regarder ; tu ne supportes plus l’odeur de personne ; tu as des envies à des moments improbables (un Couscous ! à 15h30 le jeudi ! oui, oui…) ; tu grignotes des TUC du bout des lèvres à 10h30 au bureau, tu sirotes à peine de l’eau mentholée et tes collègues te regardent de travers (à qui tu ne peux pas encore parler de ta grossesse, donc qui te prennent juste pour une dingue !).

Les nausées passent après le repas du midi, laissent quelques heures de répit entre 14h et 17h, et puis, quand 18h s’approche, les nausées reviennent de plus belle (sans vomissement le soir), le ventre commence à faire des siennes (j’y viens juste après), et la fatigue n’arrange rien. Trois heures par jour de répit, c’est mieux qu’avant, mais franchement, qu’on se le dise, c’est toujours pourri…

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© Nathalie Jomard

Chapitre 2 – le ventre

La grande Gastro continue. Et oui, que croyais-tu ? Tu ne manges plus rien comme avant, tu n’arrives plus à boire de l’eau (oui, même de l’eau), tu es déshydratée et ton régime alimentaire est complètement bouleversé. Logiquement, ton ventre attends un ou deux jours pour t’envoyer un grand signal : AVIS DE GREVE / REVOLUTION.

Il faut savoir aussi, que lors d’une grossesse les ballonnements sont monnaie courante. Tu es donc, gonflée, barbouillée, pleine de colites, et je te passe les détails… Tu mélanges le tout et tu obtiens le ventre complètement détraqué qu’il te manquait pour compléter la panoplie de la Grande Gastro (toujours pendant 8 semaines, je rappelle !)

Chapitre 3 – le moral

Dur, dur de garder le moral dans ces conditions, ne penses-tu pas ? Soyez rassurée, « seules » 50% à 80% des femmes sont touchées par les NVG (Nausées et vomissements de grossesse), et seulement 1% des femmes sont touchées par les vomissements gravidiques.

Et n’oubliez pas non plus, être enceinte est un moment merveilleux, un cadeau de la vie, une bénédiction du ciel.

Bon… Ceci étant dit, une fois qu’on a posé ces principes de base, il est tout à fait normal d’être affectée par cette gastro-qui-dure-8-semaines et n’importe qui à votre place aurait le moral au fond des chaussettes.
Et il n’est pas facile d’assumer cette situation quand les femmes enceintes autour de vous ne sont pas malades (les chanceuses), et que votre famille ou amis n’ont pas vécu cette situation. Les remarques du type « Ah bon, mais tu dois être un peu fragile … » ou « Encore, ce n’est pas censé passer ? » ou bien « Ma femme/sœur/cousine, n’a jamais eu ça, elle » ou «  Ça va, vomir ce n’est pas si terrible », te donnent juste envie de trucider les gens sur place. Tu deviens d’ailleurs assez sèche et irritable pendant cette période, bizarrement…

Women with temper

Cela m’a fait beaucoup de bien de ne pas me sentir seule pendant cette période, d’être soutenue à fond par mon homme, mes amis et ma famille. Cela m’a fait aussi beaucoup de bien d’aller lire d’autres témoignages de femmes qui ont vécu cet état.

Alors surtout, n’hésitez pas à assumer votre mal-être : vous êtes normale et vous êtes très courageuse ! Et vous n’êtes pas obligée d’aimer ça. C’est même tout à fait sain, de ne pas aimer cet état. Haut les cœurs !

Chapitre 4 – des solutions ?

Beaucoup de trucs et astuces circulent sur le net pour atténuer (je dis bien atténuer) les NVG. Je ne vous dirai pas ce qui a marché pour moi, car rien n’a marché !

Je ne peux que vous conseiller d’écouter votre corps et ses messages et surtout, surtout…de vous changer les idées !

Tout est possible : les livres, les séries, les films, les balades, les jeux, le tricot… Il est vraiment important de se couper du monde et d’arriver à oublier son état. Le temps va passer (au ralenti), mais il va finir par passer.

La peur de la fausse couche

Allez, petite cerise sur le gâteau : le risque de fausse couche.  « Au-delà de 10 semaines, si la grossesse évolue bien, il y a 99% de chances qu’il n’y ait pas de fausse couche ». Mais bon, quand même, « le risque de fausses couches est de 15% avant 35 ans ».

Donc, pendant ce 2ème mois, cet affreux doute plane au-dessus de votre tête. On n’essaie de ne pas trop y penser, de ne surtout pas paniquer à la moindre petite douleur (il se passe quand même des choses douteuses dans le bas), mais c’est quelque chose qui existe, qu’il faut savoir, et à quoi il faut se préparer. Un peu angoissant, non ?
Un petit mot de fin ?

Le grand plus de ce deuxième mois : tout est relativisé. On passe en mode survie et on se concentre pour passer à la journée d’après. Le concept de « prendre la vie jour après jour » n’a jamais été aussi vrai, et si je dois retirer un bénéfice de cet affreux mois c’est que j’ai appris à lâcher-prise sur beaucoup de choses…

On a donc testé pour toi le 2ème mois de grossesse. Tu l’as compris, ce n’est pas joli, joli. Mais la bonne nouvelle, c’est que ça passe ! Tu m’aurais dit ça dans mon 2ème mois et je t’aurai cassé le nez, mais allez….c’est pardonné !

On se donne rendez-vous très bientôt pour….. (Roulement de tambour) le 3ème mois ! Y’en a qui suivent…

Sapiens vomit
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